PROPOS DU P. D’ALZON RAPPORTES PAR H. GALERAN

Nîmes
Informations générales
  • PROPOS DU P. D'ALZON RAPPORTES PAR H. GALERAN
  • Comment traiter les enfants
  • H.D. Galeran, Croquis du P. d'Alzon, B.P. (1924)
  • Extrait de "Comment traiter les enfants" p.268-269, dans *Croquis du P. d'Alzon*, p.267-270.
Informations détaillées
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  • Nîmes
La lettre

[…] J’ai recueilli avec un soin minutieux, depuis la fondation du collège de Nîmes, un grand nombre de conseils sur la manière de traiter les enfants; conseils tombés, sous forme de sentences brèves, précises et pratiques, de la bouche de notre Père et Maître. J’ai noté seulement ce que j’ai entendu moi-même et ce que j’ai moissonné dans des lettres qui m’étaient adressées. […] Voici donc ce que disait notre Père et Maître:

« L’enfant innocent est le temple du Saint-Esprit. Respectez-le comme un tabernacle.

« Priez souvent les anges gardiens dont vous partagez la sollicitude ex officio.

« Que les enfants voient en vous quelque chose de plus qu’un vulgaire maître d’école.

« Ayez des idées justes et surnaturelles sur votre vocation, et croyez que l’éducation, le soin, la surveillance des enfants n’est pas un ministère au-dessous du prêtre, puisque les anges eux-mêmes l’exercent.

« Ne vous laissez décourager ni par les défauts, ni par les péchés. N’oubliez point qu’il se trouve de belles âmes dans des corps peu attrayants, et qu’il y a toujours l’étoffe d’un saint dans un pécheur.

« Voyez toujours dans les enfants des âmes marquées du sang de Jésus-Christ. Pensez aux sentiments que devait avoir saint Joseph à l’égard de l’Enfant Jésus.

« Ne les démoralisez pas par des reproches imprudents, et gardez-vous de leur faire perdre le sentiment de leur propre dignité.

« Souvent, à force d’appeler un enfant par des termes de mépris, on le pousse à en prendre son parti; il finit par se résigner à la perte de sa réputation; il devient obstiné; il se cuirasse contre tous les avis, et va de mal en pis. Prenez-y bien garde!

« Quand l’enfant est jeune, il se laisse pétrir et façonner comme la cire, et ces premières empreintes durcissent et ne s’effacent point. Voyez donc avec quel tact, avec quelle sagesse un bon maître doit imprimer ses enseignements!

« Surveillez-vous vous-même; l’enfant a l’oeil clairvoyant, il aura bientôt découvert votre côté faible et vos défauts. Soyez naturel et ne prenez pas des poses: la race des poseurs est à la fois ridicule et détestable.

« Ayez toujours une humeur égale. Rien ne coule un maître comme la bizarrerie d’humeur ou la passion qui ne se contient pas.

« Surtout, respectez l’enfant! Les anciens disaient: Maxima parvulis debetur reverentia. Les anciens étaient païens. Ne devons-nous pas monter plus haut? Voir des âmes que Dieu nous a confiées, des âmes qui lui sont chères comme ses plus riches joyaux?

« Evitez la raideur; fuyez avant tout la familiarité, les préférences, les affections particulières.

« Ne cherchez pas à confesser les enfants, sous le fallacieux prétexte de les connaître à fond. Ne vous appliquez pas à leur tirer des secrets intimes qui sont du ressort exclusif du tribunal sacré. Vous y perdriez votre prestige. C’est une pratique dangereuse et qui n’est pas honorable. De deux choses l’une: ou l’enfant sera offensé, ou la confidence créera entre maître et élève une intimité excessivement périlleuse. De graves imprudences ont commencé par là.

Notes et post-scriptum