Procès-verbaux des Conférences de Saint-Vincent de Paul

• Procès-verbaux des Conférences de Saint-Vincent de Paul
• Assemblée générale du 28 février 1841
• [Emmanuel BAILLY AA], *Notes et Documents*, t.2, sans date.
• Procès-verbal de Jules Monnier ACR, CX 34, p.26-28; *Notes et Documents*, 2, p.300-302.

• ** Aucun descripteur **
• Confrères de Saint-Vincent de Paul
• CSVP
• 28 février 1841
• 28 feb 1841
• Nîmes

M. l’Abbé d’Alzon a terminé la séance par quelques paroles d’édification.

« Toute société (1) chrétienne, nous a-t-il dit, offre trois caractères: elle est chrétienne d’abord, elle est sociale (2); elle et individuelle.

« 1° Vous êtes chrétiens. – Ce titre, vous l’inscrivez avec fierté sur la bannière de Saint-Vincent de Paul: ne l’oubliez jamais. Il fait votre gloire; vous êtes chrétiens, vous vous édifiez les uns les autres, vous vous sanctifiez dans de communs efforts, vous vous avertissez entre vous. J’aime et j’encouragerai toujours cette bonne franchise. Vous avez, vous aurez de l’influence sur ceux qui vous entourent; voilà votre caractère social. Le grain de sénevé que vous avez semé dans cette ville s’est développé. Vous voici nombreux; vous êtes réunis d’hier et déjà votre association a grandi. Vous n’avez point rougi de la charité, vous n’avez point rougi d’aller vous-même visiter le pauvre, de lui porter des aumônes dans sa demeure. Aussi, le bon Dieu ne vous a point laissés seuls.

« 2° Ayez l’influence catholique (3). Répandez surtout l’aumône spirituelle. Vous le savez, l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de Dieu. Faites entendre cette parole aux pauvres; faites-la entendre à vos amis, à vos frères.

« D’un bout du monde à l’autre, quelque chose se remue dans la société chrétienne (4); un mouvement religieux semble se propager insensiblement. Il s’annonce en France par ces nombreuses associations de charité qui se multiplient chaque jour. Les hommes se sont emparés de es oeuvres qui, jusqu’ici, semblaient plus particulièrement réservées aux femmes. – Secondez et suivez ce mouvement. Dans ces jours de pénitence où l’Eglise appelle ses enfants au pied des chaires catholiques, qu’ils viennent avec vous s’y nourrir des paroles de vie. Croyez-le, vous ferez du bien ainsi, beaucoup de bien.

« 3° Mais, n’oubliez point votre propre sanctification. C’est là ce que vous vous devez comme individus dans la Société où vous êtes entrés. Quelquefois on entre dans une Société par amour-propre, par vanité, pour se donner du relief. Ah! n’ayez point cet esprit. Entrez dans la Société de Saint-Vincent de Paul avec renoncement, avec pénitence, dans la pensée sérieuse du salut et pour gagner le ciel. Purifiez-vous sans cesse au tribunal de la pénitence, nourrissez-vous de la Sainte Eucharistie, pratiquez, pratiquez avec persévérance, avec zèle, qu’il n’y ait pas parmi vous des membres languissants. Sans cela, toutes vos oeuvres seraient mortes, et vous n’auriez rien fait pour la vie éternelle. »