C’est ici que le Père d’Alzon vit le jour et que naquirent également les Oblates de l’Assomption en 1865, fondées avec Mère Marie Correnson pour répondre aux besoins éducatifs de la Mission d’Orient.
Les pèlerins, répartis dans trois voitures de Nîmes au Vigan, ont entamé leur journée en priant les Laudes pendant le trajet. À leur arrivée, Ils ont traversé l’Avenue Emmanuel d’Alzon, comme un hommage silencieux à cet homme qui a marqué l’histoire de la ville et bien au-delà. Pour la Famille de l’Assomption, ce lieu est l’un des plus saints et des plus précieux. Même si la propriété a été vendue depuis plusieurs années et abrite désormais une école d’arts (notamment un conservatoire de musique et de danses), elle continue de résonner du souffle missionnaire qui y prit naissance et qui a donné vie à des fondations jusque dans des terres lointaines comme les Philippines.
La matinée culmina par la célébration eucharistique dans la chapelle de l’église Saint-Pierre, où le Père Emmanuel d’Alzon fut baptisé. La messe, présidée par le Père Justin, maître des novices de la Province du Brésil, fut une action de grâce émouvante, un retour aux sources du baptême qui fut, pour lui, l’étincelle d’un feu qui embrasa toute sa vie au service du Royaume.
Les pèlerins ont ensuite marché sur le vieux pont du Vigan, que le jeune Emmanuel traversait autrefois. Ce fut un temps pour méditer sur les « passages » de Dieu dans nos propres vies, et sur l’appel à traverser, à notre tour, des ponts vers les autres et vers les périphéries.
Le déjeuner fut partagé sous forme de pique-nique à La Valette, l’ancienne chapelle communautaire des Oblates, aujourd’hui transformée en réserve agricole par une famille privée et intégrée à une ferme de pommes. Autrefois, les sœurs y travaillaient à l’élevage des vers à soie. Les ruines du château qui dominent encore le site rappellent la solidité des fondations spirituelles posées ici.
L’après-midi s’est poursuivie à La Rochelle, première communauté des Oblates, où, malgré la rénovation du bâtiment, les pèlerins purent visiter les jardins et le rez-de-chaussée. Le dernier arrêt les mena à l’église de l’Espérou. Située à 1 230 mètres d’altitude, au bout d’une route sinueuse, cette église témoigne du zèle inlassable du Père d’Alzon qui, animé d’un feu missionnaire, n’hésitait pas à parcourir de longues distances pour annoncer l’Évangile jusque dans les lieux les plus reculés.
Ce don total de lui-même, cette passion pour le Royaume de Dieu, a profondément touché les pèlerins et les a invités à devenir, eux aussi, témoins audacieux et serviteurs généreux.
Nous exprimons notre vive gratitude à tous les participants et aux organisateurs de ce pèlerinage de trois jours sur les pas du Père Emmanuel d’Alzon, en particulier au Père Nicolas Potteau, maître des novices, et à Katy Fauquembergue, présidente de l’Alliance Laïcs-Religieux.