Pour créer de nouvelles fondations, prendre le temps de s’appuyer sur des ouvriers solides.

Je vous dirai que quelqu’un qui quitte une Congrégation, après y être resté trois ans, me semble peu propre à entrer dans une Congrégation nouvelle… Je crois qu’ilvaut mieux attendre. Ce n’est pas une raison pour nous décourager, mais il importe d’avoir avant tout de bons sujets pour les commencements. Je vous demande mille pardons de la peine que je vous cause, mais vous comprenez l’importance d’avoir, dans les commencements, des pierres bien solides et bien fermes pour soutenir un jour les murs de notre petit édifice. Ici, nous n’allons pas trop mal, grâces à Dieu, mais nous avons encore bien peu de sujets. Espérons que Dieu nous les enverra, quand le moment sera venu, si nous ne nous en rendons pas trop indignes.

Lettre à Sœur Thérèse-Emmanuel O’Neill (Lettres, t. I, p. 129-130).

Note. Sœur Thérèse-Emmanuel, irlandaise d’origine et de citoyenneté anglaise, fut une des premières compagnes de Mère Marie-Eugénie de Jésus qui l’associa pour ses talents et ses vertus à la fondation des Religieuses. De tempérament mystique, elle marqua fortement de son empreinte les premières générations comme maîtresse des novices. C’est elle que choisit Mère Marie-Eugénie de Jésus pour fonder la deuxième mission en Angleterre, à Richmond. Elle eut une conscience aiguë de la nécessité de favoriser très vite des vocations autochtones dans les différentes terres de mission de l’Assomption et ne ménagea pas ses efforts pour discerner des candidats de langue anglaise pour la famille du P. d’Alzon.