Se perdre, c’est se donner dans l’oubli de soi.

Que vous êtes bien toujours la même! Une demi-heure de conversation, en passant, avec une amie vous transporte et vous transforme, et vous avez tous les jours des heures à donner à N.-S., l’ami par excellence, et vous n’êtes ni transportée, ni transformée! O fille de peu de foi et de peu d’amour (1)! Quand donc commencerez-vous à comprendre que la recherche de soi est une vanité, comme la recherche de toute créature, et qu’il importe par-dessus tout de se perdre dans l’oubli de tout être en Dieu? Voyez-vous, ma fille, il faut commencer enfin une vie de sainteté, et il faut aller à toute renonciation à la plainte, au murmure par rapport aux autres, à la compassion sur soi-même. Il faut ne chercher, ne vouloir que Dieu, en tout, partout. Oh! quand ne serons-nous préoccupés que de ses vrais et éternels intérêts?

Lettre à Eulalie de Régis (Lettres, t. VI, p. 23).

(1) D’après Mt 8, 26. Eulalie de Régis, jeune fille de la bonne société nîmoise, fut une des Adoratrices du Saint-Sacrement de la première heure. Elle compta également au nombre des premières Oblates de désir et voulut sur son lit de mort recevoir leur habit religieux. Une bonne par de son héritage servit pour la construction de la chapelle rue Séguier. Le P. d’Alzon entreprit de composer sur sa dirigée une notice biographique à sa mémoire, en partie rédigée et en partie inachevée.