A propos d’un nouveau catéchisme diocésain.( blâmer avec miséricorde plutôt que flatter avec erreur)

Quelques observations faites sur la pensée de donner un nouveau livre d’instruction religieuse, nous remettent en esprit un beau passage de S. Augustin: c’est au commencement du deuxième livre du traité de la Trinité. Attaqué par une foule de critiques qui trouvent plus aisé de blâmer que de faire: ĞJe n’aurai aucune crainte, dit-il, à exposer ma pensée, j’aimerai mieux la voir examinée par les bons que mordue par les pervers. La charité, dans sa beauté et sa modestie, accepte avec reconnaissance le regard de la colombe, et quant aux dents des chiens, la prudence de l’humilité les évite, ou la force de la vérité les brise. J’aime mieux être blâmé par n’importe qui, que loué par un homme qui se trompe ou par un flatteur. L’ami de la vérité ne redoute aucune censeur; ce sera en effet un ami ou un ennemi: ennemi, s’il insulte, on le supporte; ami, s’il se trompe, on l’éclaire, s’il est dans le vrai, on l’écoute. Le louangeur qui erre, confirme dans l’erreur. Le flatteur y entraîne. Donc le juste me corrigera dans sa miséricorde et me reprendra; quant à l’huile du pécheur, jamais elle n’embaumera ma tête ğ. Pas plus que David et S. Augustin, Mgr de Nîmes n’aspire à l’éloge onctueux de certaines gens.

L’Assomption de Nîmes, 1877, n° 54, p. 244.

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