Il faut tout d’abord reconnaître ce premier cachet de notre Institut: la simplicité des moyens. On prétend que la chose la plus rare au monde, c’est le sens commun. Serait-ce un paradoxe d’affirmer que dans le monde catholique la chose la plus rare c’est le sens commun catholique? C’est pour cela que nous cherchons à nous l’approprier comme un cachet original. Nous sommes tout simplement catholiques, mais catholiques autant qu’il soit possible de l’être; nous sommes catholiques tout d’une pièce, et, parce qu’il y a, par le temps qui court, beaucoup de demi-catholiques, des catholiques de leur temps, des catholiques par accommodement, des catholiques qui croient l’être, nous qui le sommes franchement, avant tout, complètement, nous passons aux yeux de la foule pour des hommes à part, sinon extraordinaires. Tel est le premier trait de notre caractère comme Augustins de l’Assomption (1).
Instruction de 1868, d’après Ecrits Spirituels, p. 131-132.
(1) Cette définition ou ce cachet de l’Assomptionniste, tel que l’a décrit et l’a voulu le P. d’Alzon, n’échappe pas à une certaine typologie de la sensibilité catholique du XIXème siècle, elle aussi partagée entre des courants variés, parfois même rivaux. Le P. d’Alzon s’inscrivit personnellement dans le courant catholique dit intransigeant-ultramontain, par opposition aux courants libéraux ou nationaux, c’est-à-dire en faveur de la primauté pontificale et en opposition avec l’évolution libérale des milieux et courants de pensée contemporains, qu’ils se définissent sur le plan politique, économique et philosophique.