Commémoration des Frères défunts.

Si j’avais été à Nîmes, quand j’ai reçu la nouvelle du coup qui vient de vous atteindre, je me serais empressé d’aller vous offrir les seules consolations qu’une chrétienne, comme vous, veut recevoir. Mais vous les avez déjà trouvées et dans la sainte vie et dans la mort pleine de calme de Mme votre mère. On dirait que, quand par une longue maladie elle a eu fait son purgatoire, Dieu lui a laissé un certain temps de paix pour mieux penser au ciel et donner encore quelques jours à ceux qu’elle allait quitter, pour les consoler par ce dernier retour à une vie qui se perdait de plus en plus dans la pensée de l’éternité. Vous allez sentir un vide immense, mais Notre-Seigneur, qui est très bon, en comblera une partie par le retour d’Amédée. Son temps d’école va être fini, et puisqu’on va donner deux régiments de création nouvelle à Nîmes, il saura bien y trouver une place de sous-lieutenant. Que Dieu vous fasse employer saintement la liberté, que vous allez reprendre dans une cruelle solitude! Tout cela nous montre le chemin. Excitons-nous par l’exemple de ceux qui nous précèdent à marcher sur leurs traces. Il y a une grande douceur à se rappeler des souvenirs aimés, quand on y trouve de beaux modèles à suivre.

Lettre à Mme Varin d’Ainvelle (Lettres, t. XI, p. 25-26).

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