Commerce et moralité ou le règne corrupteur de l’argent dans la société.

Qu’est le commerce, pour beaucoup, sinon le vol organisé sur la plus vaste échelle? Dans toutes ces spéculations, ces entreprises, que cherche-ton? L’argent, le plus promptement et le plus considérablement acquis; beaucoup avec le moins de temps possible. Mais pour aller vite et gagner gros, il faut donner des entorses à la morale; on les lui donnera et l’on sera surpris de toutes les fortunes, aussi immenses que scandaleuses, opérées en si peu de temps. Voilà pour les haut placés. Mais en bas, que reste-t-il? Le désir d’imiter, avec une apparence de raison, car les grands voleurs volent pour jouir, et les petits pour vivre; mais, en attendant, le respect du bien d’autrui disparaît; ceux qui ont savent qu’on leur porte envie, et cherchent à défendre ce qu’ils ont acquis par n’importe quelle voie. Ceux qui n’ont pas désirent peu, si vous le voulez, mais en tout cas désirent le bien défendu. Et qui peut affirmer qu’ils ne désirent pas beaucoup, ne fût-ce que pour le partager en rêve avec les compagnons de leur misère, sauf à ne pas le partager du tout s’ils étaient seuls à gagner?

Dix-septième Méditation, d’après Ecrits Spirituels, p. 458.

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