Des joutes littéraires au collège.

Nous sommes ici sous le charme de la plus admirable réclamation de M. Monnier contre les idées émises par M. [Germer]-Durand. Hier, pendant une heure et demie, il nous exposa les principes du haut enseignement universitaire des grands rhéteurs païens et de la méthode chrétienne, telle qu’il l’entend. Il y mit un feu, une âme, un esprit qui relevait les incorrections parfois hésitantes de sa parole. J’ai cherché à chauffer le combat qui sera soutenu, je l’espère, parce que ce sont des choses qui font du jour dans les intelligences engourdies quelquefois par la routine. M. Durand, en conservant ses idées, était ravi de les voir attaquées. La parole de Monnier s’avançait comme un vaisseau provocateur voguant à pleines voiles et lâchant ses bordées, sans s’arrêter un instant dans sa marche. J’étais heureux de son beau succès. Ceci était pourtant une réunion générale du Tiers-Ordre et de l’Ordre, mais nous avons résolu de transformer la séance en réunion littéraire pour quelque temps.

Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. XIV, p. 385).

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