Puisque l’esprit de notre Ordre (1) est plus particulièrement un esprit apostolique, nous devons nous appliquer, autant qu’il dépendra de nous, à acquérir les vertus qu’implique cette sublime vocation. C’est pourquoi nous nous souviendrons que Notre-Seigneur est venu sur la terre non pour être servi, mais pour servir (2), et nous nous appliquerons à nous mettre dans une humble dépendance des âmes auxquelles nous serons appelés à faire du bien. Nous nous rappellerons que ces âmes ont des droits sur nous, et que nous n’avons sur elles que celui que Jésus-Christ nous a confié pour les conduire, selon les moyens mis à notre disposition, vers la perfection qui leur est propre. C’est de ce sentiment de dépendance que découle le respect qui sera une sauvegarde pour elles et pour nous. C’est dans le cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ qu’elles doivent nous être chères, et c’est l’amour que Jésus-Christ leur a témoigné, en versant son sang pour elles, qui doit être la mesure des efforts que nous devons faire pour les conduire, selon leur vocation, à la sainteté.
Directoire, Du zèle pour le salut des âmes chap. XI, d’après Ecrits Spirituels, p. 78.
(1) L’intention déclarée du P. d’Alzon avait été de former en 1845 un Ordre religieux. L’histoire voulut que l’Eglise ne permît sa première fondation que sous la forme d’une congrégation.
(2) Mt 20, 28 ou Mc 10, 45.