Je suis avec une très grande attention la marche du Concile, non pas tant dans ses délibérations que dans ses agitations extérieures et intimes à la fois, et dans les effets qui peuvent résulter du choc de tant d’idées contraires et de tant de courants opposés. Eh bien! il résulte pour moi évidemment ceci, que la Congrégation, qui se proposera de tirer, autant qu’il dépendra d’elle, toutes les conséquences pratiques du Concile, sera celle que Dieu bénira le plus. A ce point de vue, il serait très important que nous puissions nous bien rendre compte devant Dieu de ce que nous avons à faire, afin de limiter notre action dans une certaine mesure, et de la circonscrire pour la féconder autant que possible et aussi de façon à ne pas gaspiller nos forces Sans affectation mais avec un plan très suivi, vous devez grouper autour de vous des laïques, des prêtres, et, par vos conversations, vous proposer d’attirer à la vie du concile toutes les intelligences viriles, sur lesquelles vous pouvez avoir quelque influence. Croyez-moi, travaillez le plus que vous le pouvez dans ce sens-là.
Lettre aux PP. François Picard et Vincent de Paul Bailly (Lettres t. VIII, p. 192).
Note. En clair, l’œuvre à commencer dans la mouvance de l’esprit conciliaire consiste comme très souvent même en d’autres occasions, dans la prise conscience de ses véritables forces, à rassembler des forces dispersées, à souder des énergies parallèles et à diriger des esprits éparpillés.