D’un regard bienveillant et amusé, avec le sel de l’esprit.

J’aurais à répondre à cinq d’entre vous, je préfère vous adresser une épître collective. J’invite celles qui veulent venir au Vigan à venir. Personne ne vient. Merci. Et l’on dira que je suis susceptible! Mais il faut s’attendre à être calomnié. Un point. A la ligne.

En ce moment, une Sœur demande à sa voisine quelle est donc la cinquième à qui le P. d’Alzon doit une réponse. On n’a pu en compter que quatre. Je réponds: Cela dépend. Style du P. Jean-Marie. Une autre dit: ‘Mais voilà bien des alinéas’. C’est le style Dupanloup.

En voulez-vous un autre? Tout ainsi comme l’onvoit les avettes se répandre au soleil levant dans les prairies empourprées de fleurs et butiner le doux miel, dont elles forment leur cher trésor pour les temps de froidure; tout ainsi mes filles, pour qui ma dilection paternelle se dilate sans cesse, j’espère que vous allez vous répandre sous peu dans le beau parterre, dont le prédicateur de la retraite va étaler à vos regards et à votre odorat mystique les plates-bandes parfumées (sans allusion à Sœur M.-Julie), vous allez… Ouf! Le genre me suffoque. Et vous?

Essayons d’un autre. Dans le temps de progrès que parcourt l’humanité affranchie par les principes de 89, on ne peut concevoir une religieuse rebroussant au moyen âge au point de se faire religieuse. La civilisation qui fait faire les chemins vicinaux et les emprunts, sous le prétexte des dits chemins, exige tout au moins que si le siècle est condamné à voir des religieuses, ces religieuses soient à la hauteur des idées modernes et que le tribun sacré, qui va vous montrer vers quels sommets doit s’élever votre intelligence, dans quels abîmes doit plonger votre cœur, pousse en même temps ces pauvres victimes d’une obéissance arriérée à la conception de toutes les merveilles dont l’époque présente est grosse, et à qui l’Exposition générale a commencé de servir de berceau. Voilà trois styles, choisissez.

Lettre à Sœur Marie des Anges Hugues (Lettres, t. VI, p. 366).

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