Entrer dans l’Avent, temps de l’attente, comme Marie.

Pouvez-vous trouver étonnant que le métier de Marthe, comme vous dites, ait remplacé celui de Marie? Mais vous allez vous y remettre après toutes vos émotions, agitations, joies, tristesses et fatigues, vous allez vous remettre sous le joug et je vous promets que nous chercherons de vous bien tenir. La première chose que je vous recommande pour l’Avent est de vous tenir en présence de Dieu au fond de votre cœur, comme la Ste Vierge avant la naissance de N.-S. l’adorait au-dedans d’elle-même. C’est une pratique à laquelle j’ai beaucoup de dévotion et qui me semble très propre à nous maintenir en présence de Dieu de la façon la plus utile puisque nous pouvons y apporter tous les sentiments de la Ste Vierge (1). Voilà déjà, ce me semble, de quoi bien vous tenir. D’abord pendant l’Avent avec l’attente de Noël et la fête de l’Immaculée Conception, il me semble que vous pouvez parfaitement sortir de votre ornière prétendue. Il n’y a qu’à y mettre un peu de bonne volonté. Vous m’avez dit que vous aviez l’âme paresseuse. D’abord je n’en crois pas un mot, puis tout ce que vous venez de faire prouve que la paresse et vous font deux. Enfin quand vous le seriez, vous n’auriez qu’une chose à faire, à ne l’être plus… Allons, votre grande mortification de l’Avent sera d’être extrêmement patiente et d’offrir à N.-S. un cœur tout retrempé dans la douceur.

Lettre à Madame Paulin de Malbosc (Lettres, t. XII, p. 624).

(1) ‘Quant à Marie, elle conservait toutes ces choses en son cœur’: Lc 2, 51.