Mais je reviens à l’Avent. Eh bien, ma chère fille, je suis tout préoccupé depuis quelques jours du degré de sainteté que je voudrais vous voir acquérir. Vous n’avez pas beaucoup de courage, dites-vous, pour remédier à votre amour-propre. Eh bien, demandez-le pendant ces jours-ci à Jésus humilié, anéanti dans le sein de sa mère, et songez que si vous voulez attirer le divin enfant dans votre cœur, ce n’est que par l’humilité. Vous voulez que je particularise, mais je ne puis pas. A travers vos lettres, je ne crois découvrir autre chose qu’un sentiment qui se replie sur soi et qui trouve son contentement à mépriser ce qui n’est pas vous, et à regretter tout ce que vous auriez pu être. Peut-être que de si loin je me trompe sur la nuance exacte de cette disposition; mais si ce n’est pas exactement cela, c’est quelque chose de bien approchant. Je ne pense pas qu’il faille attaquer ce mal de front. Plus d’amour pour Notre-Seigneur vous rendra meilleure, et il me paraît que l’Avent est ce temps merveilleux pour entrer dans les abaissements de la charité.
Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. XIV, p. 463).
<br>