L’homme est placé sur un grand chemin; il a d’un côté, une montagne escarpée, et de l’autre, un riant vallon (1). La montagne est presque déserte, mais la route du vallon est couverte de joyeux voyageurs: c’est la distinction et la vulgarité. Pour se distinguer du vulgaire, il faut gravir cette pente difficile. La descente est plus commode, mais il y a des voies terribles qui annoncent une issue funeste. Excelsior! Montons! Le sommet est devant nous et Dieu y habite, il faut des efforts, de la peine, de la persévérance, mais courage! Ayons les yeux sur notre idéal et son aimable présence nous fortifiera contre toutes les fatigues.
Instruction de retraite, d’après Ecrits Spirituels, p. 1118.
(1) Ce petit apologue du P. d’Alzon, opposant montagne et vallon, s’inspire de toute évidence de passages bibliques, soit Lc 13, 24 (logion de la porte étroite), soit d’autres qui évoquent la montagne sainte, lieu symbolique des révélations et des temps de prière de Jésus, et la plaine, cité et lieu de rencontre des hommes ou de la foule. En ce sens,le Carême évoque un temps de montée spirituel pour la préparation de la fête de Pâques, comparable à l’exode dans l’Ancien Testament et au temps de la montée vers Jérusalem dans le Nouveau Testament sur le chemin de la Passion pour Jésus.