L comme Liberté de l’âme.

La liberté envers le monde part d’un principe supérieur: la liberté de l’âme. Cette liberté consiste à n’être l’esclave d’aucun désir, et à pratiquer le plus possible à la lettre la parole de l’Oraison dominicale: ĞPanem nostrum quotidianum da nobis hodie: donnez-nous aujourd’hui notre painğ. La confiance absolue en Dieu n’est jamais trompée, et si Dieu semble quelquefois se complaire à la mettre à l’épreuve, on peut dire que c’est pour faire mieux éclater sa sollicitude de Père envers nous. La liberté de l’âme est le fruit de la pauvreté. Comment voulez-vous faire oraison en rêvant aux écus? Mais il faut en faire l’expérience. Supposé que vous teniez à quoi que ce soit, examinez si vous avez le même recueillement, si les préoccupations ne viennent pas vous assaillir quand vous devriez être le plus obligé de penser aux intérêts de Dieu. Je ne veux certes, pas parler ici de ces âmes qui conservent leur pécule et prétendent en jouir. Hélas! en combien de circonstances ne sent-on pas chez elles la chaîne qui les lie et les empêche de prendre leur vol vers le ciel!

Vingt-Deuxième méditation, d’après Ecrits Spirituels, p. 501-502.

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