A mesure que j’étudie la religion, je découvre, dans les profondeurs du dogme catholique, tant de richesses, une sève si forte, une vie si puissante qu’il me semble que le meilleur, l’unique moyen de rendre aux intelligences les forces qu’elles ont perdues, de réparer cet épuisement moral, dont on se plaint de tout côté, est de faire briller devant elles cette lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (1), de les réchauffer aux rayons du Verbe éternel La pensée la plus intime de mon âme est que le monde a besoin d’être pénétré par une idée chrétienne, s’il ne doit tomber en dissolution
Lettre à Alphonse de Vigniamont (Lettres, XIV, p. 64)
(1) Référence implicite au Prologue de Jean I, 9. L’illumination divine de l’intelligence, du cœur et de la volonté humaines forme un des leitmotive récurrents de la pensée augustinienne: Dieu soleil des esprits, des cœurs et des impulsions. Le premier travail du chrétien est donc la garde du cœur par l’intelligence et le but de la vie chrétienne, c’est l’union à Dieu.