Le crucifix.

Si, le matin, en vous levant, vous baisez votre crucifix avec amour et vous promettez de porter tout le long du jour votre croix, en marchant sur les traces du divin Crucifié; si pendant votre méditation, – à moins de la faire à l’église -, vous tenez la croix entre vos mains et vous vous proposez de vous immoler sur l’autel du sacrifice de Jésus; si, pour réveiller votre ferveur, vous portez de temps en temps la main sur votre crucifix, si vous le serrez plus fortement dans les moments d’angoisse, de peine, de luttes, de tentations; si, au moment de partir pour faire quelque bonne œuvre, vous l’adorez en vous rappelant que c’est encore Jésus-Christ que vous allez secourir dans les pauvres; si, au moment de pratiquer quelque austérité vous baisez les plaies divines qui sont les fontaines de la vie de l’Eglise et les sources de notre purification; si, le soir, vous allez à ses pieds rendre compte de votre journée, de votre orgueil devant ses abaissements, de vos vanités devant ses humiliations, de votre lâcheté devant ses angoisses, de votre paresse en présence des sueurs répandues par ce corps divin, de votre égoïsme en face de son amour infini, de vos impatiences, de vos dépits, de vos défauts de charité en face de ses longues attentes et de cette inaltérable douceur. – ah! mes enfants, il me paraît bien difficile que votre crucifix ne devienne pas pour vous un ami, un confident.

Lettre aux Adoratrices du Saint-Sacrement (Lettres, t. II, p. 267).

Le meilleur commentaire de ce texte est fourni par le P. d’Alzon lui-même dans sa lettre du 20 juin 1857 à Marie-Eugénie de Jésus qui signe là le fruit de son expérience.