Vous voilà prêtre, mon cher ami (1)! Vous avez reçu un pouvoir redoutable sur le corps de Jésus-Christ. Que ce dépôt sacré soit désormais l’objet de vos plus respectueux, de vos plus tendres soins Après le corps sacré de Jésus-Christ je devrais dire: en même temps prenez soin du Verbe, c’est-à-dire de la prédication. Saint Augustin a dit: Non est minus Verbum Dei quam corpus Christi (2). C’est de la juridiction sur le corps de Jésus-Christ que découle, pour le prêtre, la juridiction sur le Verbe de Dieu. Vous savez ce que sont les paroles de saint Alphonse. Vous soignerez donc vos prédications avec respect, avec foi, vous préoccupant uniquement de la gloire de Dieu et du bien des âmes, vous effaçant vous-même autant que possible. Je veux citer encore le grand évêque d’Hippone, dont les enseignements ont toujours été ma règle. Ecoutez ce magnifique passage: Non minus reus erit qui Verbum Dei negligenter audierit, quam ille qui corpus Christi in terram cadere negligentia sua permiserit (3).
Lettre à l’abbé Galeran (Lettres, t. XV, p. 85).
(1) Il s’agit de l’abbé Galeran (1831-1915), ancien élève de l’Assomption, ordonné prêtre le 29 juin 1857 à Montpellier.
(2) Citation en fait de saint Césaire d’Arles, sermon 79: Le Verbe de Dieu n’est pas moindre que son corps’. Corpus Christianorum, series latina, vol. 103, p. 323.
(3) Egalement de saint Césaire d’Arles, o. c., p. 324: Ğ Celui qui aura écouté avec négligence la parole de Dieu ne sera pas moins coupable que celui qui, par sa négligence, aura permis que le corps du Christ tombe à terre ğ.