Les miracles de Lourdes.

Après tout ce qui a été écrit sur Lourdes, faut-il encore vous en parler? Pourquoi pas? D’abord, remarquez que c’est la même eau qui guérit les paralytiques, fait disparaître les tumeurs intestinales, cicatrise radicalement les cancers, enlève les épanchements de synovie, donne un larynx de rossignol aux poitrinaires qui vomissent le sang et sont atteints d’une extinction de voix, supprime les hydropisies, fait fondre en un instant les glandes de la gorge. Comme la Sainte Vierge, voyant tant de gens courir aux eaux des Pyrénées pour s’y amuser, a eu raison d’avoir les siennes pour y faire prier! Et de plus, quelle source pyrénéenne guérit en si peu de temps un si grand nombre de maladies? Voyons, est-ce Cauterets, les Eaux-Bonnes, Bagnères, Barèges, Luchon? Evidemment non. Il est vrai qu’elle ne guérit pas tout le monde. Et les autres eaux purifient-elles tous les maladesqui s’y plongent? Surtout; guérissent-elles à distance de telle sorte qu’un malade, incapable d’y être transporté, et payant le pèlerinage d’un autre malade, soit guéri sans sortir de sa chambre? Cela vient de se voir. Etranges eaux qui guérissent sans qu’on les visite! Etranges eaux qui, moyennant certaines applications de linges mouillés, envoient un sommeil réparateur à des malades guéris une fois, et qui, une seconde fois, ayant fait une chute, se déboîtent du même coup la hanche, la rotule et la cheville, se réveillent sans aucune trace d’un mal que la médecine est la chirurgie se déclaraient incapables de soulager avant huit mois. Aujourd’hui, trente-deux miracles bien constatés, sans compter les grâces extraordinaires.

L’Assomption de Nîmes, 1877, n° 66, p. 325.

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