Si j’aime réellement Notre-Seigneur, je dois le rechercher surtout dans le Sacrement de son amour. Il est là comme l’objet et le modèle de mes adorations, comme ma force pour attirer àlui de vrais adorateurs Quelle puissance confiée au cœur du prêtre, qui fait descendre sur l’autel la Victime immolée depuis le commencement du monde! Quelle puissance confiée au religieux qui, par la communion et par l’immolation volontaire, s’unit à Jésus eucharistique! D’où vient que j’use si peu de cette autorité souveraine?
Le siècle qui a vu la fondation de ma famille religieuse est un siècle de révolte; il divinise l’homme, il nie les droits de Dieu. C’est pour cela que l’Eglise en a fait le siècle de Marie et le siècle du Saint-Sacrement (1); c’est pour cela que j’ai pris pour devise: Adeveniat regnum tuum. Proclamer les droits de Dieu, les droits de Jésus-Christ au sein de ses anéantissements eucharistiques, relever le culte du Saint-Sacrement, aimer la liturgie, développer les Quarante Heures, les processions, en un mot, tous les actes par lesquels l’homme affirme les droits et le triomphe du Christ dans son Eucharistie, telle est ma mission.
Méditation sur l’Eucharistie, d’après Ecrits Spirituels, p. 949, 952.
(1) Pie IX proclama en 1854 le dogme de l’Immaculée-Conception de Marie. Le XIXème siècle fut un siècle de manifestations mariales avec les apparitions de la Rue du Bac (1830), de La Salette (1846) et de Lourdes (1858). Se développent également en ce siècle de nombreuses dévotions eucharistiques: Quarante Heures, Adoration perpétuelle, Congrès eucharistiques internationaux.