Marie et l’Eglise.

En effet, en dehors de bien d’autres motifs, il y a dans le rapport de ces deux vérités une raison de convenance qui semblait le demander impérieusement. Jésus-Christ a toujours traité sur un pied presque égal, Marie, sa mère, et l’Eglise, son épouse. Toutes deux sont mères, toutes deux sont vierges, fait observer saint Augustin: Ecclesia quoque et virgo et mater est. Si Marie est la plus pure des vierges, l’Eglise ne l’est pas moins; l’une a enfanté la Vérité, l’autre a le dépôt de la vérité. Or, il semblait admirablement convenable que le Pontife, qui a posé la plus pure des couronnes sur le front immaculé de Marie (1), vit dans sa personne proclamer ce qu’on peut appeler le triomphe de la virginité de l’Eglise. Le docteur d’Hippone nous montre les évêques empressés à veiller sur la virginité de l’épouse du Christ: Quomodo virgo non est, cujus integritate consulimur? Or, où est-elle cette virginité dans tout son éclat? Elle n’est pas dans l’Eglise enseignée. Peut-on dire absolument qu’elle est dans l’épiscopat, quand on a vu et qu’on voit encore tant d’évêques hérétiques? Elle est, comme dans son réservoir, dans la tête et dans le cœur du Souverain Pontife, d’où elle se répand sur l’épiscopat uni à Pierre. Et ce sera un grand concile que celui qui, par l’infaillibilité du Pape, aura proclamé ici-bas le principe de la virginité de l’Eglise.

Amour de Marie, d’après Ecrits Spirituels, p. 1002-1003 (Lettres, t. VIII, p. 285).

(1) C’est le pape Paul VI qui, à la fin du concile de Vatican II, présenta Marie comme ‘mère de l’Eglise’, par don spécifique du Christ aux hommes. Le 25 mai est l’anniversaire de fondation des Oblates de l’Assomption, au Vigan (Rochebelle) en 1865.