Marie et l’Eucharistie.

Le siècle qui a vu la fondation de ma famille religieuse est un siècle de révolte; il divinise l’homme, il nie les droits de Dieu. C’est pour cela que l’Eglise en a fait le siècle de Marie et le siècle du Saint-Sacrement; c’est pour cela que j’ai pris pour devise: Adveniat Regnum Tuum (1). Proclamer les droits de Dieu, les droits de Jésus-Christ au sein de ses anéantissements eucharistiques, relever le culte du Saint-Sacrement, aimer la liturgie, développer les Quarante Heures, les processions, en un mot, tous les actes par lesquels l’homme affirme les droits et le triomphe du Christ dans son Eucharistie, telle est ma mission. Jésus seul peut me donner l’intelligence de cette mission et la force de l’accomplir, il m’attire par son amour au tabernacle; il veut s’unir à moi tous les jours. Il veut par moi porter des fruits pour la vie éternelle.

Méditation sur l’Eucharistie, d’après Ecrits Spirituels, p. 952.

(1) On sait que le P. d’Alzon a relevé cette devise, tirée du Notre Père, des Constitutions des Sœurs de Marie-Thérèse et l’a faite désormais sienne. Il la proposa également comme devise aux Religieuses de l’Assomption en juillet 1843 et en donna un commentaire dans sa lettre du 15 août 1843 à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. II, p. 86). Il est assez facile de suivre ici la pensée du P. d’Alzon dans la conjonction qu’il établit entre le Christ, Marie, l’Eglise et l’Eucharistie. Marie est le modèle même de cette obéissance aux droits de Dieu et de Jésus-Christ. Elle est aussi la plus haute figure de l’Eglise, elle qui naît de l’Eucharistie: l’Eucharistie fait l’Eglise tout comme l’Eglise fait l’eucharistie. Tout naturellement, en exaltant la mission de Marie et en développant le culte de l’Eucharistie, l’Eglise approfondit son lien d’appartenance au Christ et fortifie les droits de Dieu. L’année 2005 a été proclamée par le pape Jean-Paul II année de l’Eucharistie.