Mort et résurrection à Naïm.

Notre-Seigneur entre dans Naïm et trouve une veuve conduisant au tombeau son fils unique. Qu’était cette veuve? Et si son fils était mort, n’y était-elle pour rien? Que notre divin Maître, la miséricorde infinie, ait été touché de son malheur, rien d’étonnant; mais enfin faut-il se demander s’il n’y a pas aujourd’hui une foule de jeunes gens qui meurent par la très grande faiblesse de celles qui leur ont donné le jour? Où sont les mères chrétiennes qui disent à leur fils, comme la reine Blanche de Castille à S. Louis de France: ĞMon fils, vous savez combien je vous aime, mais j’aimerais mieux vous contempler mort à mes pieds que de vous voir commettre un seul péché mortel?ğ. La vraie tendresse a disparu. On préfère écouter les caprices, les passions de l’adolescence; on perd les âmes, on fait des ingrats, on se prépare des douleurs cuisantes, irréparables quelquefois. On va jusqu’à favoriser certains désordres. On ouvre la porte à une mort prématurée. Alors on s’arrache les cheveux, et on demande à Dieu ce que l’on a fait pour être traitée avec une cruauté pareille.

Le Pèlerin, 13 septembre 1879, p. 590.

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