Noël, Nativité de Notre-Seigneur. Les humbles débuts de l’Assomption (1845).

Je ne veux vous parler que de l’œuvre, par laquelle Dieu me permet de lui payer une partie de ma dette. Nous avons commencé à six; vous commençâtes à cinq. Il faut bien que notre nombre compense le temps que vous avez de plus que nous. Avant-hier soir, nous nous réunîmes, comme nous en étions convenus. Mais cette première causerie fut bien froide. J’étais épuisé de fatigue, je n’avais presque pas dormi la veille et j’avais passé ma journée au confessionnal; nos Frères avaient aussi sommeil… A 10 heures, quand il me fallut partir pour la cathédrale, où je devais chanter l’office et dire la messe de minuit, j’étais peu content de moi et des autres… Quand je cherchais à me donner à Dieu, il me paraissait que c’était déjà fait et qu’il n’y avait plus à y revenir… [Au retour], je voulais passer la nuit auprès de la crèche, j’allais m’y endormir, quand, au bout d’une demi-heure, un de nos Pères qui avait lui aussi dit la messe dehors, rentra et je crus qu’il valait mieux me coucher. On devait me réveiller à 6 heures; je devais dire la messe à 6 h. ½ pour la communauté. On s’oublia et l’on n’entra chez moi qu’à 7 h. moins ĵ. Il fallait que la messe des élèves se dît à 7 heures. Nous renvoyâmes la nôtre à 7 h. ½; d’où il advint que la messe de minuit fut pour vous, la seconde pour les élèves, que j’eus le bonheur de voir communier en grand nombre, la troisième pour les nôtres…

Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. B, p. 416-418).

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