Porter la foi avec hardiesse.

Mon troisième conseil vous invite à secouer une certaine prudence, refuge trop souvent d’une paresse honteuse d’elle-même. On se dit prudent, parce qu’on n’ose pas; mais c’est plus que jamais l’heure de répéter le mot de Bossuet: ‘La foi est hardie‘. Ayons donc les hardiesses de la foi; peu importe qu’on l’appelle témérité. La vraie prudence est la reine des vertus morales: mais une reine commande, agit, et, au besoin, combat. Certains en ont fait une femme vieillie par la peur; cette prudence, elle a des pantoufles et une robe de chambre, elle est enrhumée et elle tousse beaucoup. Prudence de convention, je n’en veux pas; ce n’est pas là cette prudence que vous devez écouter. Pour moi, j’aimerai toujours à me confier éperdument en la providence de Dieu, dussè-je, délaissé de tous, aller mourir à l’hôpital!

Instruction de 1873, d’après Ecrits Spirituels, p. 189-190.

(1) On met volontiers en valeur à l’Assomption, selon l’enseignement et l’exemple du P. d’Alzon, le caractère triple d’un apostolat hardi, généreux et désintéressé, marque d’un esprit typé à la fois dans ses origines, dans ses buts comme dans ses réalisations. Le P. d’Alzon stigmatise ici la caricature de la (fausse) prudence, celle sociale de convention, mais non pas la vertu évangélique de sagesse qui sait mettre en œuvre les énergies de l’intelligence, de la volonté et du cœur.