Première communion au collège de l’Assomption.

Hier, dimanche, on célébrait au collège de l’Assomption, la première communion. Un caractère de cette fête nous a frappés, c’est la part intime que la famille prend à la fête du collège. Il y avait là, deux ou trois générations d’élèves. Les anciens, ayant fait autrefois leur première communion dans cette chapelle, étaient venus accompagner, au banquet sacré, leurs frères plus jeunes. D’autres plus anciens encore, voyaient leurs fils s’approcher de cette table sainte où ils avaient jadis communié eux-mêmes pour la première fois. L’amour chevaleresque de la sainte Eglise Romaine, qui distingue cette maison, se révèle dans tous les détails. Les cérémonies s’y accomplissent, suivant les règles de l’Eglise, avec beaucoup de précision, d’ensemble et de gravité. Les chants liturgiques paraissent être seuls admis. Pas d’autres paroles que les paroles adoptées par l’Eglise; pas d’autre musique que celle de saint Grégoire. Le recueillement ne peut qu’y gagner. Le chant grégorien est un auxiliaire de la prière; disons mieux, il prie avec nous. Les paroles de l’Eglise, que les élèves du collège doivent comprendre, sont bien plus belles, plus sérieusement pieuses et plus touchantes que les compositions françaises de nos meilleurs auteurs. Après la messe de communion, nous avons été conduits, avec tous les parents, dans la salle des exercices, où était dressée une table de cent couverts environ… Qu’ils sont à plaindre, ceux à qui ces joies de l’âme sont inconnues!

L’Assomption de Nîmes, 1877, n° 59, p. 281.

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