Je suis toujours très heureux, lorsque le P. d’Alzon veut bien me charger de vous écrire. Je vais tâcher d’être un secrétaire fidèle, mais ma mauvaise mémoire me jouera probablement quelques mauvais tours. On a proposé au Père un jardinier pour votre nouveau monastère. C’est un homme d’une cinquantaine d’années, dont la femme est cuisinière et placée. Il est resté longtemps chez M. de Surville, et le Père le croit très apte à soigner votre jardin, tandis que sa femme garderait la porte pendant le jour. La nuit, il y aurait avantage pour nos Sœurs d’avoir un homme qui les garderait. La question des gages ne serait pas une difficulté. Seulement, je suis chargé de vous exprimer les craintes fondées sur l’expérience: les hommes peu payés donnent ordinairement peu de travail. Ici, on espère que cet adage ne se réalisera pas. On pourrait, si vous autorisez le Père à traiter avec cet homme pour provisoirement le faire coucher dans la loge construite par les entrepreneurs qui ne s’y refuseraient pas, et la femme de votre futur jardinier resterait dans sa place de cuisinière, jusqu’à ce que vous ayez besoin d’elle pour soigner la porte d’entrée.
Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. III, p. 52).
(1) C’est le P. Hippolyte Saugrain qui écrivit en partie cette lettre pour le P. d’Alzon. On se préoccupait alors d’aménager le nouveau prieuré des Religieuses de l’Assomption à Nîmes, route de Bouillargues.