Saint Irénée de Lyon : la Tradition et l’Ecriture.

Les apôtres iront et instruiront de deux manières, par la prédication et par lettres, – les lettres qui sont conservées avec soin, remarquons écrites pour les cas particuliers, les lettres qui seront conservées dans l’Eglise par une assistance spéciale du Saint-Esprit, de sorte que si le Saint-Esprit n’existe pas, les lettres se perdront ou seront falsifiées, lettres sur lesquelles l’Eglise aura à se prononcer souvent. Mais remarquez que l’Eglise ne respectera pas moins la tradition que les saintes lettres. Pourquoi? parce que la tradition a précédé. Jésus-Christ n’a rien écrit. Plusieurs peuples, saint Irénée en témoigne, ont été chrétiens et n’avaient pas les saintes Ecritures. Saint Augustin affirme que l’homme qui a la foi, l’espérance et la charité n’a pas besoin des saintes lettres. Quand donc vous me dites, montrez-moi tel dogme dans l’Ecriture sainte, je vous réponds peu importe que je vous le montre ou non dans l’Ecriture sainte, pourvu que je vous le montre appuyé sur une autorité plus grande que l’Ecriture sainte, car je connais l’Ecriture sainte par elle.

Notes d’instruction (vers 1841), d’après T.D. t. 50, p. 303 (D01575).

L’étude de l‘Ecriture sainte ne pouvait, dans la pensée d’Emmanuel d’Alzon, se disjoindre de l’étude des Pères. Il en appelait souvent aux Pères pour entendre en toute vérité la Parole de Dieu. Le P. d’Alzon est resté toute sa vie à l’affût de tout ce qui se publiait ou s’écrivait sur les Pères. Il se procura la collection de Migne au fur et à mesure de la parution des volumes. Il écrivit qu’il y avait lieu de se prémunir contre des nouveautés périlleuses par une connaissance approfondie des développements que les premiers évêques donnèrent aux écrits des Apôtres.