Saint Jean de la Croix, docteur de l’Eglise.

Lisez et relisez saint Jean de la Croix; c’est dur, mais c’est utile, c’est même excellent. Toutefois, il me semble qu’il n’est pas précisément nécessaire de le prendre comme une Carmélite. Par exemple, les Jansénistes ont prétendu que les religieux étant destinés à la vie pénitente et solitaire ne devaient point se mêler de concourir au salut des âmes. On leur répondit par divers textes des conciles et des Papes, et entre autres par un canon du concile tenu à Nîmes en 1096, sous la présidence d’Urbain II, où assistèrent 10 archevêques et 86 évêques ou abbés; lequel canon a pour titre que les religieux sont plus aptes que les autres prêtres à administrer les sacrements. Donc, sans doute, il faut qu’il y ait des Trappistes, des Chartreux, des Carmes, avec leurs mœurs; et il peut y avoir des Jésuites, des Franciscains, des Assomptionistes avec les leurs. Il faut que le même principe soit partout: la liberté du cœur et l’amour de Dieu le plus pur; mais, en même temps, tandis que les uns resteront dans le silence et la solitude, les autres obligés à vivre dans le monde devront se soutenir réciproquement: ‘Le frère, qui est soutenu par son frère, est comme une citadelle fortifiée’, dit le Saint-Esprit (1).

Lettre à Marie Correnson (Lettres, t. VII, p. 140).

(1) Pr. 18, 19.