Sainte Agnès.

Il ne faut pas dire qu’il soit permis d’être moins sainte, parce que l’on est jeune. Avant-hier, c’était la fête de sainte Agnès, vierge, martyre à l’âge de douze ans. C’est une grande fête de Rome. A la place Navonne, où j’allais dire la messe pour Mlle Agnès Veuillot, on voit le lieu où elle fut protégée par un ange contre d’ignobles attaques. Le soir, j’aillai à Sainte-Agnès-hors-les murs, où son corps repose. Voyez les honneurs que l’Eglise rend à une petite fille, parce qu’elle a été énergique. Oh! si les grandes avaient la moitié de cette énergie! A votre place, je ferai une neuvaine à sainte Agnès pour obtenir de l’imiter dans sa virginale vigueur. Dieu nous délivre des poules mouillées et aussi des coqs, par la même occasion (1)! Je parle des coqs mouillés

Lettre aux Enfants de Marie de l’Assomption à Nîmes (Lettres, t. VIII, p. 142-143).

(1) Il y a un trait d’esprit de la part du P. d’Alzon, alors à Rome à l’occasion du concile de Vatican Ier quand il fait le rapprochement entre les pouilles mouillés et les coqs mouillés. L’expression en français ‘poules mouillées’ stigmatise des personnes lâches ou irrésolues, celle de ‘coqs mouillés’ vise des membres de la hiérarchie du concile de Vatican Ier dont le comportement lent, décrié par le P. d’Alzon, l’insupportait.