Vous vouliez, ma chère fille, quelques paroles pour l’Assomption, vous les aurez pour la Nativité. J’espère que cela reviendra au même. Cela même vaudra-t-il mieux. Vous n’êtes pas au terme de votre carrière, où vous aurez sans doute à contempler la Sainte Vierge montant au ciel et à vous accrocher à un pan de son manteau pour l’y suivre; mais vous pouvez toujours vous considérer comme une très petite fille, à peine née à la vie religieuse et ayant besoin d’y grandir. J’estime que les confesseurs de religieuses devraient avoir grande dévotion à saint Joachim, qui a élevé la plus parfaite des créatures; seulement les pauvres directeurs ont un peu plus à faire que le mari de sainte Anne, la Sainte Vierge étant si parfaite, et les religieuses, certaines du moins, l’étant si peu. Aussi je crois qu’il est temps, à cause des grandes facilités qu’il a eues, de le prier beaucoup au ciel pour les pauvres prétendantes à la perfection et pour ceux qui ont la charge de les y façonner. Bref, renaissez avec la Sainte Vierge. Si vous ne lui avez pas fait une neuvaine avant cette fête, faites-la lui après; demandez-lui à devenir bonne petite fille, comme le bébé que Marie va donner à Amédée.
Lettre à Sœur Jeanne-Emmanuel Varin d’Ainvelle (Lettres, t. XIII, p. 389).
Le culte de sainte Anne était très en honneur chez l’abbé Combalot qui eut l’intuition de la fondation des Religieuses de l’Assomption. Marie-Eugénie de Jésus voulut, en souvenir, se rendre au pèlerinage de Sainte Anne à Auray, en 1864. Amédée et Marie, futurs parents, étaient le frère et la belle-sœur de la religieuse.