Se porter à l’essentiel, l’amour de Notre-Seigneur.

Se porter à l’essentiel, l’amour de Notre-Seigneur.

Vous savez que quand Notre-Seigneur confia l’Eglise à saint Pierre, il lui fit cette seule question: Diligis me plus his (1). L’essentiel, c’est que vous aimiez beaucoup Notre-Seigneur et tout ce qu’il a aimé, c’est-à-dire la Sainte Vierge et l’Eglise. Aimez Notre-Seigneur de toute votre âme, et que chaque messe que vous direz marque un nouveau degré d’amour dans votre cœur. C’est du prêtre qu’il est dit surtout: Ascensiones in corde suo disposuit (2). C’est en face de Notre-Seigneur que vous devez assouplir les aspérités de votre caractère; c’est sous ses yeux que vous devez faire toutes vos actions; c’est à Lui que vous devez demander sans cesse conseil. Vos études doivent même prendre un caractère tout nouveau par le sentiment de foi avec lequel vous devez chercher la lumière surnaturelle dans toute matière de la science humaine.

Lettre au P. Picard à l’occasion de son ordination (Lettres, t. II, p. 93).

 

(1) D’après Jn 21, 15: ‘Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci?‘.

(2) Ps 84 [83], 6: ‘Heureux les hommes dont la force est en toi, qui gardent au cœur les montées‘. On a quelquefois opposé, mais de façon assez factice, surtout depuis le XVIIème siècle, en France, la conception christocentrique de la spiritualité moderne (dont est imprégné le P. d’Alzon) et la conception théocentrique ou trinitaire de la grande tradition théologique orientale. On superpose facilement à cette distinction la conception psychologique, concrète, de la spiritualité moderne par rapport à celle ontologique, abstraite des Pères. Ces distinctions ont peu de fondement. Le Christ est au centre de la Trinité comme il l’est de l’histoire du salut et de la Rédemption. Les dichotomies sont souvent le fait d’écoles théologiques, entraînant de réels appauvrissements ou distorsions spirituels.