Je ne puis guère compter que j’irai au ciel de plein vol. Que ferai-je? Quels amis puis-je implorer, quand je vois un oubli des morts si général? Ah! j’ai, si je le veux, un moyen assuré de me faire des protecteurs pour ce jour terrible, j’aurai une tendre dévotion aux âmes du purgatoire. Que les vivants m’oublient: hélas! c’est une si commune habitude; mais les morts, si j’ai pensé à eux, si j’ai prié, souffert pour eux, ne m’oublieront certainement pas!
Ames saintes, voici le traité que je vous propose. Vous souffrez dans les flammes du purgatoire. Eh bien! par l’entremise de Marie, j’offre à Dieu le peu que je puis lui présenter d’expiations jusqu’à mon dernier jour; je m’en dépouille en votre faveur, que ce que je ferai de bien tourne à soulagement. En retour, quand viendra mon heure, du haut du ciel ou du fond du purgatoire, à supposé que vous y soyez encore, vous prierez, vous intercéderez pour moi; vous m’obtiendrez pardon et miséricorde, comme je veux tâcher de vous l’obtenir.
Aux collégiens de Nîmes, d’après les Ecrits Spirituels, p. 1060.
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