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« Vivement les vacances ! » se dit celui qui reprend le chemin de l’école ou du travail. Alors que nos sociétés sont en grande partie structurée autour du travail, le repos est devenu une valeur de nos sociétés. Mais derrière ce mot de « repos », chacun aura tendance à mettre une signification différente. Augustin, lui, était un fervent partisan du repos… mais le repos en Dieu, vers qui notre cœur trouvera son équilibre définitif.

Les crises semblent se succéder dans notre monde, au point qu’on aurait bien du mal à en dresser une liste fixe. Si elles peuvent être néfastes et nous abattre, elles sont aussi des chemins vers l’émergence de quelque chose de nouveau. Comment les traverser, se demande celui qui doit y faire face ? Heureusement, nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes. Pour affronter la tempête, nous pouvons compter sur l’espérance que nous mettons en Dieu, véritable boussole pour notre vie.

Dans la prière du Notre Père, nous demandons la venue du Règne de Dieu… sans souvent bien savoir ce dont il s’agit ! Le Christ n’en ayant pas donné de définition précise, les interprétations ont été nombreuses au cours des siècles. La réflexion d’Augustin nous aide à comprendre les différentes harmoniques du Règne de Dieu, en dépassant une vision trop politique, pour nous préparant à la venue du Christ.

Parmi les mystères de la foi, celui de mal n’est pas le moins redoutable. D’où vient-il ? Pourquoi nous touche-t-il ? Le mal met aussi en question la toute-puissance et la bonté de Dieu. Augustin s’est lui-même longtemps débattu avec ces questions qui sont retardé sa conversion. Progressivement, il s’est rendu compte que la principale question n’était pas tant de savoir d’où venait le mal, mais comment faire pour ne pas en être complices, tout en découvrant l’amour et la miséricorde de Dieu.

Y a-t-il une manière chrétienne d’exercer le pouvoir et l’autorité, deux réalités ambivalentes. Toutes deux peuvent être mises au service du bien commun et de la croissance de chacun, mais aussi comme des instruments de domination des uns sur les autres. La tradition chrétienne a insisté sur les notions de responsabilité et de service. L’enjeu, dans l’Église comme au dehors, est d’évangéliser les structures de pouvoir et les lieux d’autorité, ainsi que ceux qui les exercent.

Le Ve siècle voit la naissance d’une nouvelle pratique chrétienne, celle du pèlerinage. Avec la conversion de Constantin, Jérusalem se pare de sanctuaires chrétiens. Il devient courant – quand on en a les moyens –, de se faire pèlerin et d’aller visiter les lieux saints. Paradoxalement, alors même qu’il n’a jamais aimé les voyages, Augustin a contribué à poser les bases d’une spiritualité pèlerine. Tous, nous ne sommes que de passage ici-bas, à la recherche du chemin menant à la patrie céleste.

Peut-on encore croire en la vérité ? À l’ère des fake news et de la post-vérité, nous pouvons avoir le sentiment que la vérité ne serait plus qu’un concept dépassé, balayé par le relativisme et les incertitudes contemporaines. Pourtant, cette défiance à l’égard de la vérité ne sont pas nouveaux et les anciens y étaient déjà confrontés. Ils nous rappellent que l’on ne peut renoncer à la vérité, ni encore moins à la Vérité, celle qui nous rendra libres.

Tiraillées ente la multitude d’intérêts individuels divergents, nos sociétés courent le risque d’en oublier le bien commun, ce qui pourrait bien nous amener au bord du précipice. Notion centrale de la doctrine sociale de l’Église, le bien commun occupe une place importante dans la pensée d’Augustin. Pour lui, le Souverain Bien n’est autre que Dieu, lui qui se donne et se partage entre tous, sans pour autant en être diminué. Mais loin d’être abstraite et théorique, cette idée trouve une multiplicité d’implications dans la vie quotidienne.

Nos sociétés connaissent différentes manières de revisiter le passé pour mieux envisager l’avenir : évaluation, bilan, debriefing… La relecture se place à un niveau spirituel. Il s’agit de chercher les signes de Dieu dans notre vie, de discerner ses appels, et de tenter de vivre conformément à l’Évangile. Il existe dans la tradition chrétienne de nombreuses manières de procéder, comme la relecture ignacienne ou le « voir-juger-agir » de l’Action Catholique. Augustin n’est pas en reste. Il n’a certes pas systématisé de méthode précise. Mais, en scrutant ses écrits, il est possible de dégager plusieurs critères qui peuvent nous aider à revisiter notre passé, pour déceler les traces de Dieu dans nos existences. Une pratique à utiliser sans modération !

L’histoire des relations entre Juifs et Chrétiens est toujours un sujet sensible à aborder. Il est en effet impossible de les envisager sans penser aux horreurs du XXe siècle et de la Shoah. Il y a bien toute une histoire de l’antijudaïsme chrétien, des origines jusqu’à l’époque contemporaine. Deux écueils sont à éviter : celui du déni de l’histoire comme celui d’une condamnation tout azimut avec des lunettes contemporaines. Plusieurs textes d’Augustin sont en effet polémiques envers les Juifs, mais il est nécessaire de les resituer dans leur contexte et de resituer ces passages dans la polémique des Pères de l’Église contre leurs adversaires théologiques. On trouve également des ouvertures dans la théologie augustinienne d’Israël, Augustin valorisant le rôle du peuple juif dans l’histoire du salut. Finalement, les relations entre Juifs et Chrétiens sont compliquées, comme peuvent l’être des relations familiales !

Régulièrement, des diocèses ou des communautés religieuses lancent des « années de l’appel » pour stimuler la pastorale vocationnelle, au sens large ou strict du terme. Comme de plus en plus de jeunes aujourd’hui, dans des sociétés multiculturelles où la foi ne va plus de soi, Augustin ne s’est pas contenté de suivre un chemin tout tracé. Jeune homme hésitant, il a pris le temps pour écouter l’appel que Dieu lui lançait, et pour se donner les moyens d’y répondre. Ce qu’il a fait, non sans difficultés : la peur de se donner entièrement peut toujours paralyser même les cœurs les plus généreux. Son parcours peut toujours inspirer les chercheurs de Dieu contemporains !

Plus que jamais, dans des sociétés en voie de sécularisation, l’initiation chrétienne est un chantier prioritaire. La vie chrétienne ne s’arrête pas au baptême, mais se poursuit toute la vie. Cela nécessite une solide formation, donnée notamment par la catéchèse. Les pasteurs chrétiens de l’Antiquité en étaient pleinement conscients, à une époque où bon nombre de baptisés étaient des adultes. Augustin nous a légué de nombreuses indications sur sa méthode catéchétique. Dans ses sermons destinés aux néophytes, qui avaient été baptisés la veille, l’évêque d’Hippone expliquait le sens des rites. Dans son traité La première catéchèse (De catechizandis rudibus), il prodigue des conseils à l’égard d’un diacre qui se démoralise de ses échecs. De quoi inspirer peut-être ceux qui peinent dans la tâche de l’initiation chrétienne !

Le désir… voilà un mot qui a souvent droit de cité dans les unes accrocheuses des magazines ou sur les pages d’accueil des sites internet d’information, avec le sens de désir sexuel. Mais le désir est une réalité beaucoup plus large qui se retrouve chez les auteurs spirituels. Chez Augustin, il désigne l’élan de l’homme à la recherche du bonheur, ce moteur intérieur qui le met en mouvement et l’invite à chercher son accomplissement. Le point d’équilibre se trouve en Dieu, selon la fameuse phrase des Confessions : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. ». Avec Augustin, essayons de creuser notre désir et de l’orienter vers Dieu !

Depuis l’entrée en fonction du pape François, le projecteur de l’Église se braque régulièrement sur les pauvres, les fameuses « périphéries existentielles ». Pour l’institution ecclésiale, l’enjeu est de ne pas se confondra avec une ONG parmi d’autres, tout en se montrant concrètement solidaire et à l’écoute de ceux qui sont dans le besoin. Mais il faut aussi s’entendre sur le mots : la pauvreté, au sens d’ascèse, peut aussi avoir un sens positif, même si Augustin sera confronté à des Pélagiens qui développeront une conception extrême de la pauvreté volontaire en diabolisant les richesses. Pour Augustin, ce qui compte d’abord, c’est le partage. Cela permet à l’évêque d’Hippone d’avoir un discours à l’égard des plus riches, sans diabolisation ni bénédiction béate.

Il est sans doute devenu un lieu commun de dire que la famille reste le point de repère et d’ancrage préféré de nos contemporains. Pourtant, c’est une institution qui n’a cessé d’évoluer, au point d’être l’objet de deux synodes des évêques qui ont abouti à l’exhortation Amoris Laetitia. Augustin a dû lui aussi préciser sa pensée sur la famille, à partir de ce qu’il a connu dans sa propre famille, mais aussi dans ses traités ou ses sermons. Et une bonne partie de cette pensée est toujours actuelle…

On l’appelle parfois le « divin méconnu »… Il est si discret que les chrétiens occidentaux en sont venus à le mettre de côté dans leur manière de penser Dieu. Heureusement pas dans leur manière de vivre de Dieu ! Il est parfois bon de venir nous ressourcer auprès des auteurs anciens pour redécouvrir l’importance de l’Esprit Saint. Celui-ci est au cœur du mystère de la Trinité, que nous n’aurons jamais fini de comprendre. C’est aussi l’Esprit Saint qui a répandu la charité dans nos cœurs, et qui rend possible la communication avec Dieu. Alors, avec Augustin comme guide, partons à sa redécouverte !

Le Moyen Âge s’est souvent réclamé d’Augustin, et parfois à tort. C’est le cas notamment du domaine politique, où un « augustinisme politique » a voulu mettre sous la postérité d’Augustin une conception théocratique de la société : la chrétienté rêvée où l’État serait complètement subordonné au bon vouloir de l’Église. On chercherait en vain une telle conception dans la Cité de Dieu, qui décrit en réalité l’itinéraire des croyants au milieu d’un monde marqué par l’amour égoïste de soi. En revanche, comme évêque, Augustin s’est retrouvé directement impliqué dans les affaires de son temps, intervenant pour faire respecter les droits de l’Église, mais aussi pour tempérer la rigueur de la justice civile. Augustin n’est pas le théoricien de l’Inquisition !

Mettre en lien un Père de l’Église et un concile qui a eu lieu 1500 ans plus tard peut paraître bien étrange… Pourtant, Augustin y a participé d’une certaine manière. Les années d’avant-concile ont été le lieu d’une importante redécouverte des auteurs patristiques, Augustin y compris. Un jeune expert de l’époque, Joseph Ratzinger saura s’en inspirer, tout comme plusieurs textes conciliaires. Ce numéro de la revue est aussi l’occasion d’étudier l’organisation des Églises à l’époque d’Augustin et la manière dont cette organisation a joué dans la résolution des grandes controverses de l’époque.

Depuis les années 1980, l’écologie est devenue petit à petit une préoccupation majeure pour une bonne partie de nos contemporains qui s’inquiètent de l’état de la planète. La parution de l’Encyclique Laudato si’ (juin 2015) a été saluée bien en dehors des cercles chrétiens et montre que l’Eglise a aussi quelque chose à dire à notre monde. Si à l’époque d’Augustin, on ne songeait pas encore à la protection de la création, l’évêque d’Hippone a lui aussi quelque chose à nous dire. Œuvre de Dieu, la création est placée sous la responsabilité de l’homme qui n’est pas au-dessus, mais qui est en fait partie. Elle est aussi un chemin de louange qui nous fait désirer la beauté du monde à venir !

Prières juives, les psaumes ont nourri et nourrissent toujours la prière de générations entières de chrétiens. Augustin n’y a pas fait exception. Il nous a en plus légué un commentaire suivi des 150 psaumes. Issus d’un autre contexte que le nôtre, ces psaumes peuvent nous dérouter, voire nous choquer à cause de la violence qui s’y exprime. Augustin nous propose une clé pour entrer dans leur compréhension : le Christ, intimement relié à l’Église.


