Mercredi Saint

Nous sommes si proches du Vendredi saint. Ce sont les jours décisifs, ceux du don total de Jésus.

Mont des Oliviers

Le troisième chant du Serviteur dans Is 50,4-9

Le chant du Serviteur nous introduit dans le mystère de la souffrance du Christ

Lorsque Dieu se donne, il ne retient rien. Et la liturgie nous entraîne vers l’essentiel. Vendredi, nous entendrons, avant le récit de la Passion, le quatrième « chant du Serviteur ». Depuis longtemps, on a donné ce nom à un ensemble de quatre grands textes d’Isaïe (Is 42, 49, 50 et 53), parce que tous ils parlent du « Serviteur », du Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur ». Écrits 6 siècles avant Jésus, qui visaient-ils ? On ne sait. Mais nous mesurons en ces jours qu’ils concernent de près Jésus : « Je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations […], pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre », affirment les deux premiers chants (Is 42,6 ; Is 49,6). Nous lisons aujourd’hui le troisième. Le ton est tout autre, car le Serviteur devra affronter les coups et la brutalité de ses adversaires : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats » (Is 50,6). Nous sommes désormais entrés dans le temps de la Passion, quand Dieu affronte le non-sens de la violence des hommes. « Mais je sais que je ne serai pas confondu », affirme le Serviteur, car il compte sur le Seigneur.

Une invitation à écouter le cœur de Dieu

Les premiers mots de ce chant prennent soudain un sens inattendu. Ils parlent aussi de nous : « Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé ». Ainsi, nous sommes appelés à prendre part nous aussi à la consolation que le Seigneur désire donner en abondance à son peuple. « Chaque matin, poursuit le Serviteur, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute ». Voilà donc le secret de l’attitude de Jésus en sa Passion. Si souvent il se retirait dans la montagne et passait la nuit à prier, que s’éveille l’aurore de Dieu sur la terre des hommes. En ces jours de gravité, à l’aube du don total de Dieu, nous sommes invités à écouter nous aussi le cœur de Dieu, pour comprendre les gestes de Jésus et le suivre, nous aussi, sur la voie du don total.

P. Jacques Nieuviarts, communauté de Paris

Une prière pour la journée

Jésus que l’on a bafoué sans raison,
– prends pitié de ceux dont l’amour est trahi.
Jésus que l’amour du Royaume a perdu,
– prends pitié de ceux que l’on met en prison.
Jésus qui n’as pas trouvé de consolateur,
– prends pitié de ceux qui sont affligés.
Jésus que l’on abreuva de vinaigre,
– prends pitié de ceux qui souffrent pour la justice.
Jésus humilié par les hommes, sauvé par Dieu,
– sois la joie et la fête des pauvres.

Prière d’intercession des Laudes du Mercredi Saint