Lundi Saint

Jésus reste le centre du récit. C’est en son honneur qu’est servi le repas . De même Lazare identifié comme « celui que Jésus avait ressuscité ». Jean rappelle volontiers les traits qui permettent aux lecteurs de mieux situer ses personnages.

L’onction à Béthanie (Jn 12,1-11)

Le geste d’onction

Un livre correspond à peu près au tiers d’un Kilo. C’est un don inestimable qui manifeste un grand respect et une haute considération pour Jésus. On peu voir une note christologique dans la diffusion du parfum dans toute la maison. La reconnaissance par Marie de la grandeur de Jésus est communiquée à tous, y compris à la communauté chrétienne et à tous les lecteurs qui, par ce récit, savourent à distance le parfum du Seigneur. L’onction des pieds prépare l’interprétation funéraire, car selon la tradition juive l’onction des pieds se faisait non pour un vivant mais pour un mort. La réflexion de Jésus sur le sens du geste de la femme met en valeur le mystère de son être. Devant la mort qui approche, il reçoit ce geste comme une preuve d’amour. Mais en opposant les pauvres et sa personne, non seulement il souligne la prévalence de tout homme sur toute valeur marchande, mais il laisse apparaître quelque chose de sa dignité exceptionnelle qui autorise cette démesure dans la dépense : « Moi, vous ne m’aurez pas toujours » (Jn 12,8)

Entre la femme et Judas, deux regards sur Jésus sont mis en opposition

Le premier place Jésus au-dessus de tout et marque, peu avant sa mort, un amour sans limite. Le second place la valeur marchande au-dessus de la personne de Jésus. Dans Mathieu ce sont les disciples qui s’indignent, dans Marc ils ne sont plus que quelques-uns. Pour Jean seul Judas, « celui qui allait le livrer », proteste. L’évangéliste Jean souligne, par un commentaire absent dans les synoptiques, l’attachement de Judas à l’argent. Marie symbolise ici le vrai disciple qui reconnaît que Jésus vaut mieux que tout l’or du monde. Judas pleure non Jésus qui va mourir mais l’argent dépensé.Ce récit ne doit pas être interprété comme la prédominance du culte sur les pauvres, comme on dit : « Rien n’est trop beau pour Dieu. » Le geste de Marie est ponctuel et il n’a de sens que parce qu’il concerne Jésus dans sa dignité unique

Alain Marchadour, L’Évangile de Jean. Commentaire pastoral, Paris, Centurion, 1992, p. 162-163.  

Une prière pour la journée

Seigneur, apprend-nous à donner sans compter. Donne-nous de t’offrir tout ce que nous avons de plus cher afin de participer nous aussi au mystère de ta passion et de ta résurrection.