Parcours de Carême #2

Voici le témoignage d’une famille de 6 enfants habitant Bruxelles. Mariana, la maman, fait part de la manière dont ont été vécus en famille les confinements imposés durant cette pandémie….

Lors du premier confinement, nous nous sommes « pliés » à cette situation très particulière et inédite. Bien que marqués par l’incompréhension de ce qui se passait dans la société face à une crise sanitaire inattendue et pour laquelle nous étions totalement désarmés et sur le conseil de notre curé, nous avons adapté notre manière de vivre notre engagement chrétien. Mais en gardant tout à fait présent à l’esprit que c’était de l’ordre du temporaire, une situation passagère, et que nous recevrions les grâces pour cheminer et rester fidèles à nos devoirs de chrétiens.
Avec l’aide de l’école catholique que nos enfants fréquentent, nous avons pu fixer pour eux, dans leurs horaires de homeschooling, des jalons, des bornes de prière, matin, midi et soir. Ainsi en début de journée, nous faisions la prière du matin ensemble avant d’entamer la journée d’école à la maison et l’après-midi un Notre Père avant de reprendre les leçons.

Garder les liens de famille par la prière quotidienne...
Le soir, nous n’avons jamais manqué à notre habituelle prière du soir où à tour de rôle chacun de nos 6 enfants et nous-mêmes pouvons remercier pour la journée, demander pardon et confier des intentions, le tout scandé par chants et louanges. Le vendredi, nous faisions un examen de conscience tous ensemble et chacun en silence se confessait à Dieu de ses fautes.
Nous avons suivi la messe télévisée en union de cœur et de prière avec le Pape François. Nous avons pu ainsi faire de la communion spirituelle un moment intense de recueillement dans notre salon. Le service, l’entraide et l’apostolat, qui font partie également de nos priorités de chrétiens, ont dû faire appel à notre créativité pour ne pas sombrer dans l’inertie : plats, services, courses.


Ce temps de confinement a permis de redécouvrir l’essence de notre vie chrétienne…
Ce premier confinement qui a eu lieu au printemps 2020, a été une sorte de passage obligé, un arrêt en famille autour du Carême et de Pâques. Nous avons essayé d’en faire un temps à la fois joyeux, différent, comme une retraite dans notre vie de chrétien mais sans aucune perspective à en faire une normalisation. Nous voulions être vrais dans ce que nous vivions mais toujours sans créer la peur, l’angoisse chez nos enfants, afin qu’ils se sentent rassurés chez nous auprès de papa et maman. Telle est la confiance que nous devrions avoir nous-mêmes envers notre Père du Ciel. Vers Juin et pendant l’été, nous nous sommes sentis déjà remis sur les rails, avec des restrictions cohérentes (augmentation du nombre de personnes à la messe, avec respect des distances raisonnables), une sorte de retour petit à petit à la normalité, avec une perspective plutôt positive malgré ce que les médias pouvaient annoncer ou dire. 

Nous sentons que le Seigneur nous demande de lutter pour ne pas nous laisser assombrir, de demeurer éveillés en restant dans la joie.

L’Église vit de l’Eucharistie, nous en avons un très grand besoin…
Le deuxième confinement en octobre dernier a cassé notre moral, étant donné la nouvelle interdiction de participer à l’Eucharistie. Il nous a mis plutôt en colère par rapport à nos responsables religieux. Car ce n’était plus un temps d’arrêt face à la crise sanitaire, mais plutôt un temps où règne une incompréhension totale face à la décision de refermer les églises, suivie ensuite d’une restriction aberrante du nombre de personnes pouvant assister à la messe (15 en Belgique). On s’est sentis infantilisés. Nous ne voyons plus ici un moment de grâce mais plutôt un moment de combat, d’effort. Nous sentons que le Seigneur nous demande de lutter pour ne pas nous laisser assombrir, de demeurer éveillés en restant dans la joie. Nous voulons montrer à nos enfants que nous devons rester actifs et non passifs par rapport à ce qui nous est proposé actuellement. N’est-ce pas en temps de guerre, de peste, que les églises furent les plus remplies ? N’est-ce pas le Seigneur notre Vrai et Seul Refuge, notre Forteresse en qui nous devrions mettre toute notre Confiance ? Il est bien sûr heureux que les églises soient ouvertes, mais ce n’est pas suffisant. L’Église vit de l’Eucharistie, nous en avons un très grand besoin et même la meilleure pastorale à la maison ne pourra jamais remplacer cela.

Objectif-vie pour la semaine

La première Lecture de ce deuxième dimanche de carême nous parle du sacrifice d’Abraham
(Gn 22, 1-2.9-13.15-18).
Le temps de carême est aussi un temps de sacrifices où nous faisons des choix pour grandir en Dieu. Cette semaine, que dois-je sacrifier ? Qu’est-ce qui me tient à cœur et m’empêche de faire chemin avec Dieu et avec mes frères ? Lâchons prise et faisons confiance au Seigneur. Il sait combler nos manques.