Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.
Photo : DR – Fête du père Emmanuel d’Alzon, le 21 novembre 2021, dans la chapelle des sœurs Oblates de l’Assomption à Bacau-Izvoare (Roumanie)
» Jeune enfant, j’aimais beaucoup lire mais la possibilité de trouver un livre, dans les villages roumains des années 90, était plutôt faible. Ainsi, je devais me contenter avec tout ce que je trouvais. Un jour d’été, quand j’avais 11 ans, je cherchais dans la maison quelque chose à lire. Je suis ainsi tombé sur un agenda de citations de ma sœur ainée. Je l’ai ouvert et sur la première page il y avait cette citation : « À ta naissance tout le monde rit et toi, tu pleures. Conduit ta vie de telle façon qu’à ta mort tout le monde pleure et que toi, tu sois dans la joie ». J’ai fermé l’agenda mais cette phrase m’est restée imprégnée dans la mémoire. Elle a fait son chemin et ainsi elle a joué un rôle important dans mon choix de rentrer au séminaire et ensuite à tout mon chemin vocationnel. Et en parlant d’engagement j’aime bien la citer car elle exprime, pour moi, le sens d’un engagement dans la vie et met bien l’accent sur l’importance de la manière dont nous vivons aujourd’hui dans notre relation avec le prochain et avec Dieu, celui qui nous offre la vie et la joie éternelle. Il est vrai, à l’époque, je n’en connaissais pas l’auteur et ce n’est que beaucoup plus tard, avec l’aide de Google, que j’ai découvert que l’auteur de cette citation serait Confucius. Mais je pense qu’elle décrit aussi bien, au moins en partie, l’enseignement du Christ et ce que devrait être l’engagement de l’homme ou du chrétien.
Depuis plus de 20 ans, c’est-à-dire depuis que j’ai commencé ce chemin à la suite du Christ, mes engagements ont été multiples et différents. Mais voilà que depuis 2017, l’année de mon ordination, je suis retourné en Roumanie, dans la communauté de Margineni où je vis et je partage les missions de la communauté même. À Margineni nous avons principalement deux engagements.
D’une part c’est l’accueil des jeunes dans la communauté, type foyer. Étant proche d’une ville peu universitaire, Bacau, la majorité des jeunes accueilli sont des adolescents, élèves dans les lycées de la ville, principalement au lycée catholique. Généralement ils proviennent des villages éloignés jusqu’à même 80km et certains restent avec nous pendant toute la période du lycée, c’est-à-dire 4 ans. C’est un travail à la fois difficile mais passionnant. Et à travers cette mission nous cherchons à soutenir ces jeunes dans cette étape particulière de leur vie, l’adolescence, en les accompagnant et en les aidant à grandir humainement, intellectuellement et spirituellement. C’est la période où on plante ou on arrose avec l’espérance que les fruits, un jour, seront bons.
D’autre part c’est au service du diocèse, en collaborant soit avec différents prêtres de paroisse (en commençant par la paroisse de Margineni) soit avec les différentes communautés religieuses. Parmi celles-ci une place particulière est accordée aux sœurs Oblates de l’Assomption, présentes dans la région avec trois communautés (deux qui accueillent des jeunes filles dans une mission comme la nôtre, et une avec l’orphelinat).
Mais depuis presque déjà 2 ans, ces engagements (comme d’ailleurs tout le monde) ont été marqués par cette pandémie. Ainsi il y a eu des changements, des adaptations, des imprévus. Et en tout cela, j’ai senti la faiblesse et la fragilité de nos vies et de nos engagements. Actuellement la Roumanie passe des moments difficiles, au niveau sanitaire certes, mais peut-être plus au niveau politique, économique, écologique, social ou démographique. Tant de faiblesses, de souffrances, de fragilités, de désespoirs, certainement comme un peu partout dans le monde. Et dans ce contexte apparait plus claire que l’incarnation de Dieu se réalise, encore une fois, dans un monde marqué par la fragilité et que c’est dans ces réalités fragiles que le Christ vient nous apporter sa lumière dont nous avons si besoin pour nourrir notre charité et notre espérance. Et c’est en Lui que, dans nos fragilités, nous saurons trouver les forces nécessaires pour une vie meilleure !
Florentin Halandut, Assomptionniste
UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
Celui qui doit gouverner Israël se dressera et sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom de son Dieu. Ils vivront en sécurité, car désormais sa puissance s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre, et lui-même, il sera la paix !
(Mi 5,3-4a)
UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUI
Viens, Seigneur Jésus, fruit de la terre et don du ciel !
Ô Emmanuel, venu renouveler le monde,
purifie nos âmes et nos corps.
Dans le mystère de ton incarnation, tu nous appelles tes frères ;
garde-nous d’écouter d’autres voix.
Accorde-nous d’accueillir pleinement ton salut :
que ton jugement soit notre délivrance.
Ton pardon généreux est de chaque instant :
laisse-nous espérer la gloire sans fin.
Nous te confions nos frères qui sont morts ;
qu’ils vivent de toi pour toujours.
