Parcours de l’Avent #14

Un « oui » qui engage. Le frère Antoine Hùng est en communauté à Lyon-Debrousse où il fait ses études de philosophie et de théologie. Il est aussi engagé auprès des scouts et guides de France de la Paroisse Saint Irénée de Lyon.

Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.

Photo : DR – Photo après la célébration des renouvellements des vœux des frères à Lourdes le 19 août 2021

l m’est facile de dire oui quand tout va bien, mais il est difficile de dire « oui » quand la vie me met en difficulté, en doute et en danger. Toutefois, c’est dans ce deuxième « oui » que l’engagement est vraiment sollicité. Une fois que je dis « oui », il me faut mobiliser toutes mes forces pour tenir ce « oui ». Dire « oui » alors, c’est prendre le risque avec foi et espérance. S’il n’y a pas de risque, il n’y a pas non plus d’engagement. Si j’étais sûr que je serai fidèle ou infidèle, la promesse n’aurait pas de sens, autrement dit, je n’aurais pas besoin de faire une promesse. 

En effet, vivre dans un monde marqué par toutes sortes de maux, d’autant plus que la barque de l’Église est ébranlée par la tempête du monde. L’engagement devient un enjeu pour moi en tant que religieux, surtout auprès des enfants et des jeunes ou des personnes vulnérables avec qui je travaille. Cela demande beaucoup d’audace, de patience, de bienveillance mais aussi de foi et d’amour. Oui ! m’engager, c’est oser dire « oui » devant un monde qui me met toujours en danger ; c’est oser prendre des risques et avancer. Je sais que ce n’est pas facile, d’autant plus que je me sens encore loin des cultures occidentales. Me trouvant dans une réalité totalement différente, je me mets parfois en question, je doute, voire la peur qui s’empare de moi. Mais je reste conscient de mon « oui » au Seigneur pour le Royaume et pour le monde. Ce « oui » me donne la force de traverser toutes les frontières pour m’ouvrir au Christ et aux autres. 

Depuis ces dernières années, je souffre beaucoup de voir que le visage du Christ – qui se manifeste plus particulièrement chez les personnes vulnérables, les enfants, les pauvres, les sans-abris – est oublié, dévalorisé. À travers le visage de l’autre, j’entends toujours l’appel du Christ à la responsabilité et au travail. Oui, ce visage de l’Autre oublié, blessé, menacé réveille en moi l’audace et me donne la force pour dire « oui ». Il ne s’agit pas d’un « oui » naïf, c’est un « oui » que je prononce dans la foi et la liberté à l’appel de Celui qui s’est engagé le premier en me demandant de faire comme lui. Le « oui » au Père de Celui qui m’appelle devient le fondement et le modèle de mon engagement. Pour que ce « oui » tienne, il est nécessaire de revenir sans cesse à la source en ouvrant le cœur au Christ dans la prière. Ce oui ne peut se saisir que dans la double dimension qui définit l’assomptionniste comme « moine-apôtre ». 

Enfin, la peur nous empêche de nous engager ! Alors, osons prendre des risques et dire « oui » au Seigneur. « Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice. Ouvrez, ouvrez les frontières des États, des systèmes politiques et économiques, ainsi que les immenses domaines de la culture, du développement et de la civilisation. N’ayez pas peur ! » (Jean-Paul II) 

Antoine Marie Trần Văn Hùng, assomptionniste

UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
« Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! »
(Ps 79,4)

UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUI
Nous t’en prions, Dieu tout-puissant, que la splendeur de ta gloire se lève en nos cœurs : et l’avènement de ton Fils unique, dissipant les dernières ombres de la nuit, fera voir au grand jour que nous sommes fils de ta lumière.
(Oraison des offices du samedi de la deuxième semaine de l’Avent)