Parcours de l’Avent #4

Aucun de nous n’opère de conversion… Témoignage du P. Claude Maréchal, en communauté à Albertville et ancien Supérieur Général.

Par son incarnation, Dieu s’engage résolument dans notre monde et nous invite nous aussi à nous engager au service de l’avènement du Règne de Dieu. A travers ce parcours de l’Avent, nous allons rendre grâce à Dieu pour nos différents engagements. Ce sera aussi le temps de les évaluer pour nous engager davantage ou pour choisir de nouveaux engagements.

Photo : DR – Beaufort Notre-Dame des Châteaux. Des retrouvailles autour du repas.

« Ai-je à être engagé en EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et l’ai-je été tout au long de ma longue vie comme assomptionniste vécue dans diverses villes et des misions très différenciées ? Dans la vie religieuse, on ne détermine pas soi-même sa propre mission; elle est toujours reçue d’un autre, d’une autorité supérieure. Trinitaire, œuvre conjointe du Père, du Fils et de l’Esprit, la mission est vécue en communauté, portée par elle, partagée avec elle. Notre charte, appelée Règle de vie, ne dissocie pas l’annonce de Jésus Christ de la promotion de tout l’homme dans la justice, l’amour et l’unité; elle requiert le zèle, l’amour du travail, la franchise , l’audace, la volonté de recevoir autant que de donner. L’esprit doctrinal, social, œcuménique est le dénominateur commun de toutes nos activités. C’est là son cachet assomptionniste.

Ai-je agi en conséquence ? À d’autres de le dire. Je crois pouvoir dire que Jésus Christ a été le pôle de ma vie. Rien de plus. Sinon que j’ai vécu une époque éprouvante mais passionnante dans une société sécularisée et une Eglise profondément ébranlées, en constante évolution, nécessitant de consolider les fondations de la foi chrétienne. L’imagination créatrice s’est révélée indispensable où que l’on vive, quoi que l’on fasse, sans ériger la manière de faire à la française en modèle universel

Au fil des ans s’affermissent des convictions de fond quant à la mission du disciple-apôtre.
Qui fait cavalier seul, si brillant soit-il, qui n’ a qu’à donner et rien à recevoir d’autrui, se trompe de route. L’apostolat n »est jamais un monopole personnel.C’est une entreprise à plusieurs, communautaire.

Aucun de nous n’opère de conversion. L’adhésion à Jésus Christ est toujours œuvre de l’Esprit. On l’oublie bien souvent. Débuter son ministère de prêtre dans l’atmosphère vivifiante du Concile Vatican II, ce puits de lumière, fut une grâce insigne. Quelque peu échevelée parfois, la créativité d’alors fut profondément innovante et féconde.

Nous sommes tous appelés à la Sainteté. Ni supplétifs ni auxiliaires, les chrétiens laïcs sont des partenaires spécifiques appelés à la mission par leur baptême comme les ordonnés et les religieux. En tirer toutes les conséquences en ce temps de synodalité reste à l’ordre du jour pour longtemps.

Revient au supérieur religieux l’affectation de l’un de ses frères, avec son accord, à une mission qui fait bifurquer sa vie, l’oblige à changer de cap apostolique. Cette intrusion dans la vie profonde d’autrui est une décision toujours mûrie, priée et prise en Conseil. On touche alors au mystère de foi, de part et d’autre.
L’EHPAD épargne à ses résidents des décisions aussi difficiles. Mais la mission, à plus petite échelle, n’en continue pas moins toujours inspirée par la foi et l’amour.                                             

P. Claude Maréchal, assomptionniste

UNE PAROLE POUR AUJOURD’HUI
« Voici notre Dieu,
en lui nous espérions, et il nous a sauvés ;
c’est lui le Seigneur,
en lui nous espérions ;
exultons, réjouissons-nous :
il nous a sauvés ! »   (Is 25,9) 

UNE PRIÈRE POUR AUJOURD’HUI
Apprête nos cœurs, Dieu très bon, par la puissance de ta grâce ; pour qu’au jour où ton Fils viendra, il nous juge dignes de prendre place à sa table et de recevoir, de sa main, le pain du ciel. Amen (Oraison du mardi de la première semaine de l’Avent C)