Moïse – Séphora (Ex 2, 3 et 18)

Nous poursuivons notre (re)découverte des couples bibliques : Moïse et Séphora. A priori, rien ne semble indiquer qu’il y a un projet pour Moïse d’épouser Séphora. C’est près d’un abreuvoir où Moïse s’établit, après avoir fui l’Égypte, que tout va se jouer…

Jacob Jordaens-Rubenshuis-Moïse et Séphora – Jacob Jordaens, Public domain, via Wikimedia Commons

Rencontre de Moïse avec Séphora

Là, au puits, il manifeste sa bonté en défendant les filles de Jéthro contre un groupe de bergers hostiles. Aussitôt, les filles rapportent à leur père ce qui s’est passé. Moïse est alors accueilli par Jéthro. Il lui propose même d’épouser sa fille Séphora. Pour Moïse et Séphora, le début n’a rien d’extraordinaire. Le couple connaîtra des moments de joie (avoir des enfants) autant que des moments de difficultés dus à la différence de foi (la circoncision d’un de leurs fils). Moïse et Séphora seront secoués par des désaccords, des divergences de vues, des incompréhensions, voire la séparation. En cela, ce couple biblique a quelque chose à voir avec nos expériences d’aujourd’hui. Sa force se trouve dans sa capacité à lâcher prise, à se mettre à l’écoute du Seigneur qui est capable de le conduire vers une mission à accomplir.

Séparation et réparation familiale : être des ponts de réconciliation

La figure de Jéthro, beau-père de Moïse donne à penser : alors que Moïse avait déjà répudié sa femme Sephora, Jéthro prend l’initiative de les réunir. Il entreprend un voyage assez long pour rejoindre Moïse au désert, bravant ainsi les obstacles du chemin. Cette démarche est vitale pour des milliers des familles qui traversent des moments difficiles de rupture de liens. Jéthro montre ainsi, que la famille se construit avec les efforts des uns et des autres, chacun apportant sa pierre. Être des ponts de réparation et non des causes de séparation serait la grande leçon à retenir ici. Jéthro se réjouit des exploits de Moïse bien qu’il ait répudié sa fille. Il va au-devant de lui pour que ce bonheur soit partagé en famille, car on n’est jamais heureux tout seul. Le vrai bonheur est celui qui se partage.

Mission et partage des responsabilités

La responsabilité familiale n’est pas à brandir par un titre de primauté, elle se vit et se vérifie dans la gestion concrète et permanente de la vie. Un homme ou une femme responsable c’est celui/celle qui ne s’accroche pas à son pouvoir mais qui sait le partager avec les autres. C’est cela faire famille : porter tous ensemble, chacun à son niveau : le père, la mère, les enfants…Cependant, ce partage de responsabilité n’est pas un syncrétisme identitaire. Dans ce récit, il est question de partager les responsabilités avec des personnes qui en sont à la hauteur. Le récit s’achève par le retour de Jéthro chez lui et la mise en pratique du conseil qu’il a donné à Moïse. Faire famille c’est aussi savoir laisser l’espace aux autres, rentrer chez soi pour laisser advenir quelque chose de nouveau en faisant confiance aux personnes. L’expérience du couple Moïse-Séphora nous éclaire dans la mesure où elle paraît plus proche de nos réalités. Elle nous apprend qu’aucune vie, aucune famille, n’est à l’abri d’une quelconque tempête. Pour ce faire, il faudra à chaque fois avancer en se fondant sur des valeurs communes, cheminer ensemble, être prêts à des sacrifices, au dialogue, à l’intercompréhension, à l’amour et au pardon. Au final, dans la vie de couple il est important de prier et laisser Dieu agir.

Père Donatien Vula, Communauté de Ouagadougou

Objectif-vie pour  la semaine

Choisir de lâcher prise, de se mettre à l’écoute du Seigneur qui est capable de nous conduire vers une mission à accomplir. Ce dimanche, c’est le dimanche des vocations. C’est l’occasion de prier pour toutes les vocations en Église. Que le Seigneur donne à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir.